Au fil de 2017… « le mystère de la vie » ( Mars 2017)
( Récit de Sr Gabriele et sr Elie-Marie )
Mystère de la vie
Jeudi 2 mars, dans les côtes de l’abbaye, des jumeaux sont nés chez «nos » moutons , qu’un berger voisin nous a confié pour l’entretien des terres. La semaine précédente déjà, une première brebis avait mis bas, également avec des jumeaux, mais les deux petits n’ont pas survécu, donc nous voilà bien inquiètes pour ces deux nouveau-nés. Descendues voir si tout allait bien, nous avons constaté que l’un des deux s’est fait repousser par sa mère, restant sans qu’elle ne le lèche ou ne le nourrisse. Pourtant il avait une belle voix réclamant bien son droit ! Nos deux salariés, plus expérimentés sur les brebis, sont venus à notre aide, mais ne nous ont pas encouragé de nourrir l’agneau faible au biberon : traire une brebis sauvage sur ce terrain, démuni d’étable, le nourrir toutes les 4 heures nous demandait trop d’investissement. Dans une grande peine et tristesse nous y avons donc renoncé, laissant le droit à la nature de faire son travail.
Sauf que : le soir, retournée au rempart, Sr. Elie-Marie a bien entendu le petit appeler sa mère, ce qui n’a pas amélioré le sommeil de notre sœur. Je ne suis pas sûre qu’un autre agneau n’ait jamais eu droit à tant de prières que ce petit bélier ! Le matin, première chose à faire bien sûr, c’est d’aller voir, si on le retrouvait- mort ou vivant !
Descendue pour prendre des photos, Sr. Gabriele « poursuivait » le petit troupeau, lorsque soudain Samuel, qui avait cherché le petit corps pour l’enterrer revint avec un petit bélier bien vivant !!! Il avait apparemment roulé dans la pente et était tombé du haut d’un muret et était devenu invisible pour nous. Malgré une nuit solitaire, sans nourriture et sans brebis-maman il a survécu.
Faible, tremblant et bêlant de toutes ses forces, il a de nouveau essayé de convaincre sa mère de le prendre. Celle-ci ne voulait pas plus de lui que la veille.
ce qui n’a pas plu du tout à sa petite sœur qui n’arrêtait pas de protester à tue-tête ) n’ont pas fait effet.