La vie commune : une grande richesse et une force et en même temps un combat ; chacune n’avance pas seule sur ce chemin, mais avec des sœurs. La vie est pleine de sentiers ordinaires pour aller à Dieu : la vie fraternelle, les repas partagés, les rencontres communautaires …. Quel chemin ! Devenir peu à peu sœur de ses sœurs dans une communauté où l’on ne s’est pas choisi !
Lors de la profession monastique, il est dit à chacune: « A partir de ce jour, tu deviens avec nous responsable de la vie de tes sœurs et de l’avenir de la communauté. »
C’est-à-dire :
- aimer ses sœurs comme Jésus nous a aimés
- vivre libre sous le regard de l’autre et découvrir ma sœur comme « autre »
- « ne pas donner une fausse paix » (Règle de St Benoît ch.4) et découvrir ce qu’est le pardon …
L’histoire de chacune, les tempéraments, les goûts sont divers.
Aussi, les tensions et les petits conflits sont inévitables. Ils font mal parfois, car chacune est greffée à l’autre par blessure. La communauté fraternelle est fondée sur le pardon.
Saint Benoît nous le dit expressément : « quand tu t’es disputé avec un frère, retrouver la paix avec lui avant le coucher du soleil et ne jamais désespérer de la miséricorde de Dieu » (Règle de St Benoît ch. 4).
Témoignage : « Jeune moniale, j’ai eu une altercation avec une sœur ainée. Très bouleversée, j’ai traversé l’église le lendemain matin à la Messe pour un geste de paix… qu’elle a refusé ! Pour elle, c’était une fausse paix. Il n’y avait pas eu de parole entre nous. Je n’avais pas tenu compte de sa propre blessure. Nous n’avions pas fait ensemble le chemin du pardon. Ainsi se fait l’apprentissage de la vie fraternelle. »
Témoignage: « Avec le temps, on découvre que la communauté est un symbole de l’humanité entière. On entre peu à peu dans le mystère de la communion, le mystère de l’Eglise. S’installe alors une joie discrète : celle de se savoir solidaire de tous les hommes et de travailler à ce que le Christ nous conduise tous ensemble à la vie éternelle. »