Méditation d’Avent par Mère Marie-Madeleine et sr Marie-Pierre

Voici Noël

Au mois de décembre, l’année s’achève, mais ce mois est plein d’attente et nous oriente vers un commencement, un renouveau.

Dans la campagne, on plante des arbres et, dans les sillons, le blé commence à pousser. Les jours vont finir de raccourcir : « à la sainte Lucie, les jours augmentent du saut d’une puce ». L’ombre recule, le soleil devance son heure.

Mais nous attendons un nouveau soleil, une nouvelle lumière. Le prophète Zacharie l’avait annoncée : « au temps du soir, il fera clair ». Et Isaïe annonce la réalisation de la promesse : « le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière et sur les habitants du pays de l’ombre une lumière a resplendi. »

Au matin du 25 décembre, la naissance de Dieu en notre humanité inaugure un autre ordre des choses : non seulement, Dieu est avec nous, est devenu l’un de nous mais il nous a donné le pouvoir de devenir de vrais enfants de Dieu. Chaque année, « Noël revient, jour d’allégresse » et nous célébrons cette transformation radicale. « Noël ! Noël ! » Ce chant purifie tout, illumine tout. L’humanité sainte du Sauveur est la source de notre vie.

Voici un nouveau matin. Laissons là nos festins et nos folles dépenses, en toute rencontre, offrons notre sourire, et le geste de tendresse, adorons l’enfant béni des prophètes, couché sur la paille sous les yeux émerveillés de Marie et de Joseph et le regard recueilli du bœuf et de l’âne.

L’espoir comme le jour va croître : NOËL ! NOËL !

Une prière de Robert Estienne dans le français du 16° siècle porte nos vœux.

 

O Dieu, nous te prions au retour de l’année,

Que tu veuilles en grâce avec nous retourner

Et faire en ce pays le bonheur séjourner,

Par une heureuse paix qui nous soit donnée.

 

Donne au printemps des fleurs et des fruits à l’automne,

Ne permets pas que l’hiver soit plus froid qu’il ne faut,

Des trois mois de l’été, modère aussi le chaud,

Bref, que toute l’année en sa course soit bonne.

 

C’est ores que tu dois, pauvre France affligée,

Une telle prière à ton Dieu présenter,

Et toute larmoyante, à ses pieds te jeter,

Si des maux que tu sens, tu veux être allégée.

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