Jésus, je t’attends (Faire-part Mère Pia)

« Jésus, je t’attends »

 

Le 2 janvier 2018,

 

a rejoint Celui qu’elle attendait depuis si longtemps.

 

Née à Cognac le 20 janvier 1924 d’une famille très chrétienne, elle avait un frère, qui sera père de deux enfants. Elle connut très vite un appel du Seigneur. Grâce à son entourage et au scoutisme, elle apprit la rigueur et la beauté de la vie à la suite du Christ.

 

Elle entra au monastère de St Jean d’Angély le 4 juin 1944 et y fit profession les 22 février 1946 et 1949. Joie, humour, courage, énergie et sens de l’organisation, tels furent les talents qu’elle déploya dès son arrivée ; des responsabilités lui furent confiées rapidement : noviciat, participation active au transfert du monastère à Maumont, puis accompagnement d’une communauté diocésaine apostolique, hôtellerie…

 

Elle puisait la force dans les longs temps de prière silencieuse qu’elle poursuivit tout au long de sa vie.

 

En 1973, elle est demandée par Chantelle ; élue abbesse le 21 mars 1974, elle est bénie en la fête du Corpus Christi, clin d’œil du Seigneur pour quelqu’un qui vivait intensément de l’Eucharistie depuis son plus jeune âge. Elle fut abbesse jusqu’en 1999. Travaux importants dans les bâtiments, développement des ateliers, mais aussi passage des stalles au chœur actuel, adaptation de la liturgie avec part du français plus importante, liturgie où sa belle voix et son sens biblique trouvaient à s’exprimer, ouverture plus large de l’accueil etc. « In caritate radicata » (Eph 3,17), sa devise abbatiale, reflétait son exigence de vérité pour elle et les autres dans le domaine de la vie fraternelle, où elle sut entraîner la communauté. Elle compta parmi sa génération d’abbesses, au sein du SDM ou de l’Artisanat monastique, mais aussi au niveau du diocèse. On venait lui demander écoute, conseil ; elle avait une vision large, éclairée et nourrie en profondeur, des choses de Dieu et de la vie humaine et chrétienne.

 

Vint 1999 et sa démission, période difficile, mais assurer le secrétariat du SDM l’aida à faire le passage. Elle continua à lire, à se passionner pour les idées théologiques, à réfléchir. Puis ses forces déclinèrent et ce fut plus difficile pour elle de lire ; elle trouvait son équilibre dans le travail manuel et la prière silencieuse, particulièrement matinale, tout en manifestant le même attachement à l’Office auquel elle participa jusqu’au bout. La perte d’autonomie fut dure à accepter et renforça son désir de partir enfin voir Celui dont elle espérait la venue.

 

Ayant fait plusieurs hémorragies cérébrales qui nécessitaient des soins vigilants, nous avons dû l’hospitaliser la veille de Noël ; elle retrouva quelques brefs éclairs de conscience, nous l’avons accompagnée du mieux que nous avons pu, et c’est très paisiblement, dans son sommeil, qu’elle s’éteignit au soir du 2 janvier, très bien accompagnée par le personnel soignant.

 

Ses obsèques ont été célébrées le vendredi 5 janvier, présidées par notre évêque, en présence de moines, moniales, prêtres et de nombreuses personnes qu’elle avait aidées, aimées et accompagnées à un moment de leur vie.

 

Sa présence nous manque, mais notre action de grâces pour une vie si donnée et féconde ne peut être qu’immense. Désormais, elle chante la louange de Celui qu’elle a tant cherché et aimé.

 

Mère Abbesse et les Sœurs de l’Abbaye Saint-Vincent de Chantelle (03)